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indique quelles tendances on doit suivre dans l’organisation du travail.

« Tout congrès est un bon exemple…, dit Rigault. J’aime ces grandes assemblées où les peuples viennent se donner la main et où les intérêts généraux du monde civilisé se débattent au grand soleil, au lieu de se traiter à voix basse dans les colloques mystérieux de la diplomatie. Les congrès sont, encore dans leur première enfance, on n’a pu faire suffisamment l’épreuve de leur vertu ; on n’y a pas une foi parfaite ; les démocrites s’en amusent et les prennent volontiers pour des clubs d’oisifs, de touristes et de bavards cosmopolites qui jouent aux petits parlements. » Mais plus tard « ce seront des conciles modernes, conciles laïques et libres, indépendants de tout symbole, de tout dogme impérieux, d’immutabilité et maîtres par conséquent de pousser le monde au progrès par des routes nouvelles frayées dans tous les sens. Toutes les grandes questions d’intérêt universel seront traitées et résolues dans ces comices de l’esprit humain, dont les décisions, préambules naturels de l’œuvre législative, constitueront un jour l’unité du droit international… »

Mais qu’on se rappelle bien que les congrès ne doivent être que le préambule de l’œuvre législative. Aussi ils n’acquerront une influence puissante que lorsqu’ils s’occuperont uniquement des principes et ne discuteront plus de petits détails, de petites conséquences.

Un congrès sur la propriété intellectuelle s’est déjà réuni à. Bruxelles, mais il a eu le défaut de s’occuper de l’application plus que des principes. Il devait laisser l’application au gouvernement : faire autrement c’est mettre la charrue devant les bœufs. Lui, assemblée de philosophes, ne devait traiter que la question de droit. Malheureusement il en fut tout autrement. Un de ses membres déclara même que la question des principes « était une niaiserie. » Et une foule de moutons de Panurge, suivant cet homme pratique, se sont