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drez bien des problèmes économiques que vous isolez, que vous détachez de leur cause commune, et en conséquence auxquels vous trouvez des difficultés et des complications insurmontables. Vous essayez en vain de simplifier ces complications, de surmonter ces difficultés, vous ne parvenez qu’à des résultats fictifs, dont l’expérience du lendemain vient vous démontrer la nullité.

Vous voulez être riches , apprenez à créer la richesse en appelant à vous les producteurs :

« Si l’on veut, dit Droz, qu’un pays soit fécond en produits variés, il est indispensable de le peupler d’hommes industrieux et de leur garantir qu’ils jouiront du fruit de leurs travaux. »

L’homme industrieux par excellence, n’est-ce pas l’inventeur ? Vous cherchez, par tous les moyens, à protéger le négociant qui, en spéculant sur une denrée, s’enrichit, mais n’enrichit pas la société, le produit n’étant pas augmenté, mais restant toujours le même : je ne le blâme pas, je reconnais même son utilité ; mais il est étrange que tous les propriétaires soient protégés, que leurs droits soient reconnus ; que seul l’homme le plus utile et le plus réellement propriétaire, n’obtienne nulle protection de la société !

Bien plus même, on gêne son travail ; on arrête sa production ; on lui ôte en même temps les moyens de vivre : un tel vol est un assassinat. Et cependant que de fois on a dit : « Les inventeurs sont la gloire, la force, la richesse des nations actuelles pour lesquelles il n’est d’autres conquêtes durables que les conquêtes de l’esprit humain ! »

Et ce qu’il y a de pis, c’est que même les adversaires les plus acharnés de la propriété industrielle le reconnaissent.

C’est stupide à force d’illogisme ; c’est honteux, c’est infâme, c’est atroce, à force d’injustice ; mais il en est ainsi :