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gislation tortionnaire sous l’empire de laquelle gémit l’inventeur.

Ils invoqueraient en vain les merveilles enfantées dans ce siècle, nous leur répondrions toujours : Qu’eût-ce donc été si vous aviez garanti à l’inventeur tous ses droits ? car « il n’y a pas, comme l’a dit Jobard, de progrès possible sans la garantie des œuvres d’intelligence. »

Or notre loi sur les brevets a donné à l’inventeur quelques garanties ; elles ont permis à la civilisation de marcher ; mais toutes celles qui ont été déniées et refusées à l’inventeur ont été autant d’obstacles posés sur les rails du mouvement social et qui l’ont non-seulement maintes fois arrêté, mais encore l’ont fait dérailler.

Croyez-vous, oui ou non, au progrès ? Croyez-vous, oui ou non, qu’il soit utile ? Voulez-vous, oui ou non, le favoriser ?

Si oui, inquiétez-vous donc un peu de son plus vaillant, de son plus puissant pionnier, de celui-là qui le crée, qui l’élève, qui le fortifie et qui le répand.

« Nous posons comme évident, dit Charles Laboulaye, que l’invention a une puissance immense sur l’abondance de la production et le bas prix des objets fabriqués et par suite sur la richesse sociale. »

Ceci n’est pas à discuter ; si vous avez les moindres notions économiques, vous êtes forcé de l’admettre ; et qui admet le principe doit admettre les conséquences. Les voici formulées par le même auteur :

« Supprimez l’invention, vous supprimez l’industrie, les arts, la civilisation entière.

« Favorisez l’invention, vous augmentez le bien-être et la gloire d’un peuple et lui faites accomplir avec une rapidité inouïe le plus admirable progrès. »

Faites-le donc ; favorisez l’invention, non par des récompenses, mais en lui donnant — non, — en lui reconnaissant jes droits qui sont inhérents à sa nature, et alors vous résou-