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XIII

Tout cela ne suffit pas encore ; il y a des gens qui trouvent l’inventeur trop heureux ; donc il faut limiter ses droits et surtout mettre devant lui tous les obstacles possibles pour l’arrêter. Et puis il faut restreindre autant que possible le nombre des brevets absurdes. Pour parvenir à ce résultat, il y a un moyen bien simple : l’enquête préalable.

Vous ne deviendrez inventeur qu’avec l’autorisation de l’autorité. Elle ne vous accordera un brevet qu’après avoir examiné votre invention. Elle ne veut pas que vous ayez des déceptions. Donc en bonne mère elle vous retiendra sur le bord de l’abîme ; elle doit vous épargner les soucis.

Bonne autorité !

Cela serait charmant en vérité si elle était infaillible ; mais comme elle ne l’est pas, comme l’histoire prouve que, si les inventions qui sont aujourd’hui acquises à l’humanité avaient été soumises à son contrôle, elles auraient été étouffées à leur naissance, je crois que nous ferons bien de ne pas laisser l’inventeur livré à son pouvoir discrétionnaire et de lui permettre de prendre le public pour seul juge de sa découverte.

Il n’y aurait plus qu’une question à poser : combien l’artisan payera-t-il pour obtenir le droit de maîtrise comme dans l’ancien régime des corporations ? Pour rendre indulgents messieurs du comité, il faudra sans doute qu’il leur fasse largesses et banquets.

Toutes ces stupidités ou ces atrocités m’agacent, m’irritent : j’ai hâte d’en finir avec elles. J’éprouve les titillations nerveuses qui vous agitent les doigts quand vous avez envie de donner un soufflet à quelqu’un.

Donc passons.

MM. Breulier et Desnos-Gardissal ont proposé l’examen préalable. Je me rattache à leur opinion. Cet examen ne