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tout exprès pour voir sa tombe. Heureux ces hommes I C’est à leur avantage qu’est faite la loi ; c’est pour eux que tourne la roue de la fortune ; c’est à eux que les honneurs sont rendus !

IX

Mais nos adversaires ont encore peur; ils ne peuvent ni ne veulent être rassurés par toutes ces raisons. La considération que l’intérêt même des inventeurs les empêchera de mettre au progrès les barrières qu’ils redoutent, ne les fait pas revenir de leur effroi, et ils continuent toujours à crier : Prenez garde au monopole ! que nous opposerez-vous contre ces apanages perpétuels qui nous menacent ? Quel est le remède que vous apporterez au danger d’une aristocratie de génie, il est vrai, mais qui deviendra une aristocratie d’argent, plus terrible encore que celle qui s’est élevée en 1830 ?

Vous voulez un remède radical, un remède qui arrête ia maladie dans son germe, tue le monstre à sa naissance : vous en avez un bien simple et bien facile à appliquer. Et pour composer ce remède, vous n’avez nullement besoin de passer au creuset de votre législation les injustices, les tyrannies, les compromis, les demi-mesures, les demi-satisfactions, toutes ces choses avec lesquelles non-seulement on ne parvient qu’à composer une drogue affreuse d’aspect et de goût, mais encore avec lesquelles on ne compose qu’un poison qui paralyse toutes les forces, qui jette dans l’organisme un de ces principes délétères qui, pénétrant dans la circulation, amènent la consomption. Le remède que je vous propose est simple; cette simplicité même est une garantie de bonté, il est facile à appliquer ; il n’exige aucune de ces mille précautions qui sont autant d’entraves et dont l’oubli peut amener de graves accidents ; il est enfin connu; depuis