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vrier exercé tient cette arête de diamant serrée contre une règle et essaye ainsi, en usant chaque fois à la lime, le côté de la monture en cuivre jusqu’à ce qu’il ait trouvé que le diamant forme un trait net sur le verre ; alors le diamant et la monture sont fixés par une petite tige semblable à un porte-crayon au moyen d’un anneau qui permet un petit mouvement angulaire. De cette manière le premier venu peut appliquer de suite l’arête taillante à son angle convenable, pourvu qu’il tienne le côté de la monture en cuivre pressé contre la règle (1). »

Vous le voyez, voilà un bien petit perfectionnement, presque imperceptible, et cependant voilà sept ans de la vie d’un homme et des montagnes de verre économisés.

Eh bien ! il en est de même partout. Par conséquent, je ne crierai pas comme certains auteurs, et entre autres M. Corbin, contre les monstres de perfectionneurs, j’admets avec lui qu’il faut protéger l’inventeur pendant les premiers temps qu’il a pris son brevet ; évidemment il faut lui laisser cet avantage, c’est de toute justice : mille petites améliorations de détail peuvent lui venir ù l’idée en expérimentant et en appliquant son invention. Elles doivent lui appartenir ; il ne faut pas qu’un homme habile puisse venir, immédiatement après la publication de son œuvre, apporter des modifications faciles avoir et que l’inventeur verra parfaitement lui-même, que son intérêt le poussera à faire le plus tôt possible ; mais un délai d’un an ou de deux ans écoulés, le perfectionneur doit pouvoir se présenter et améliorer à son tour.

VIII

Vos folles terreurs feraient sourire si elles n’avaient de si fatales conséquences ; mais comme vous avez peur du mo- (1) Encyc. Mod. Pierre Leroux et Jean Reynaud.