Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/345

Cette page n’a pas encore été corrigée

croix ! le plus beau pilori qu’ait élevé la barbarie contre la civilisation ; la croix ! que Glaize a placée entre la coupe de Socrate et les fers de Colomb ! Mais respect au monopole créé par l’inventeur !

« Un grand nombre d’industries se créeraient et deviendraient l’apanage de quelques-uns. » Non, elles deviendraient l’apanage d’un grand nombre d’hommes.

Ce monopole relatif donnerait plus de certitude et moins de crises à l’ouvrier, il augmenterait le travail et la confiance, quoique je ne sois pas, comme Jobard, ennemi de la concurrence et que je ne croie pas que le monopole l’arrête.

Du reste, tranquillisez-vous sur les dangers du monopole de l’inventeur. Je ne veux même pas ici vous faire valoir les avantages que pourrait en retirer l’industrie, vous rappeler que sans les brevets on ne ferait pas l’article Paris, etc., etc. Je dis avec M. Frédéric Thomas :« Qu’on fasse ceci et cela, peu nous importe, pourvu qu’on arrive à la même destination : la pérennité industrielle. »

Et quand ce monopole devrait exister, n’ayez pas peur de l’aristocratie qu’il pourrait créer ; assez longtemps a régné l’aristocratie du nom, de l’argent et du sabre ; il est bien temps enfin qu’apparaisse l’aristocratie du génie. Il ne sera pas à plaindre le peuple qui aura celle-là à sa tête.

VII

Continuons l’étude des objections de détail qui, le principe ne pouvant être détruit, se bornent à attaquer son application. Que de gens ne veulent même pas discuter ce principe, mais, se basant sur des considérations ultérieures, vous présentent comme un argument sans réplique cette phrase : L’inventeur n’est pas apte à perfectionner son invention.