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Voici ce que dit M. Charles Laboulaye, qui cependant est plus opposé que tout autre au monopole :

« Non-seulement le monopole est juste qui consiste exclusivement à rendre le producteur propriétaire de son œuvre, mais encore il est favorable à la production de la richesse considérée d’une manière générale, tout en satisfaisant à cette condition de justice, que le produit du travail va trouver celui qui l’a mérité ; » et ailleurs il ajoute : « Considérons Watt venant d’inventer sa machine à vapeur, offrant à toutes les fabriques de remplacer par sa machine, avec un immense avantage, les manèges qui les faisaient mouvoir. Il réalise ainsi une immense fortune. En quoi la société aurait-elle à se plaindre d’un résultat en rapport avec les services qui lui ont été rendus et dont l’éclat encouragera les efforts trop souvent infructueux de milliers de travailleurs, comme la gloire militaire, le bâton de maréchal d’un seul excite la gloire d’une armée. Ce qu’il faut nier et combattre ce sont les monopoles dus à d’autres causes que la supériorité, engendrés par des privilèges oppressifs, contre lesquels ne peuvent lutter l’intelligence et la capacité. »

Oui, respectons le monopole qui naît du travail et de l’intelligence, comme la chose la plus sacrée qui soit au monde.

Guerre, au contraire, guerre jusqu’à ce que mort s’en suive, guerre et par tous les moyens à tous les privilèges achetés à force de bassesses ou à prix d’argent, au détriment des droits de l’homme utile.

Rappelons-nous la lutte de Jakson contre la vaste organisation de la banque des États-Unis et soyons prêts à la recommencer chaque fois que l’occasion s’en présentera. Elle est sainte cette guerre, et tout homme de cœur doit lever sa bannière et parcourir le monde la croix d’une main et l’épée de l’autre, comme Pierre l’Ermite.

La croix ! symbole du martyre de l’homme utile ; la