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ligne ce mot), en lui permettant de nourrir son auteur.

Cependant je crois qu’il ne vivait pas plus de paternité et de vanité que les amoureux ne vivent d’amour et d’eau fraîche.

Mais, nous dit-on encore : « J’invente un procédé agricole ; ce procédé, tout le monde l’imite et je ne puis empêcher personne de l’imiter. Bien mieux, l’administration excite tout le monde à le faire. Les journaux publient mon invention, et pourtant cette concurrence peut me nuire. »

Eh bien, qu’est-ce que cela prouve ? que, si le procédé agricole ne peut pas être breveté, — ce qui n’est pas prouvé, — il y a une lacune dans la loi, qu’il devrait pouvoir l’être, qu’il est une propriété comme toute autre invention, qu’on doit pouvoir vendre le droit de l’imiter.

— Mais des procédés agricoles sont brevetés dans les Romagnes, et cependant l’agriculture y est dans le plus piteux état.

Soit : je n’examine pas les causes qui peuvent arrêter ses progrès.

Mais il y a une réponse bien simple à faire à cette objection : Quels sont les pays où l’industrie est le moins développée ? Ce sont ceux dans lesquels il n’existe pas de brevets !

VI

Mais voici une bien grosse , bien lourde , bien grande, bien effrayante objection !

Nous vous accordons le droit de propriété que possède l’inventeur sur son œuvre, soit ; mais pouvons-nous le laisser toujours en jouir ?

« Il ne faut pas qu’en France on enchaîne, dit le conseil d’État, par le monopole ce qui partout ailleurs, serait libre de cette entrave. »

Et M. Lafond de Saint-Mür disait cette année : « Décréter