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comme les autres, ne pouvait être proclamée que sur les ruines de la Bastille.

Aussi, les corporations détruites par Turgot en 1776 étaient-elles rétablies la même année.

Cependant jamais une tentative, si infructueuse qu’elle soit, n’a échoué entièrement : elle laisse toujours un souvenir. Cette idée de la liberté du travail, si effrayante tout d’abord pour cette société qui ne vivait que de contrainte et avait soif de règlements, préoccupait les esprits et, en 1778, Necker faisait une enquête à son sujet.

Mais les vrais principes économiques étaient si peu connus, que ce furent des fabricants qui s’opposèrent à l’abrogation de ces règlements : presque tous conclurent au régime prohibitif. Il est vrai que chacun ne demandait pas mieux qu’il lui fût le plus favorable possible et le plus défavorable à ses rivaux. Mais même ceux qui avaient eu à s’en plaindre, comme les fabricants de Roubaix, par exemple, espérant sans doute qu’il pourrait leur servir un jour, l’appuyèrent, alléguant les plus étranges raisons pour le soutenir.

Cependant les lettres patentes données à Marly, le 5 mai 1779, renouvelèrent la tentative d’affranchissement de l’industrie :

« Il sera désormais, dit l’article 1er, permis à tous les fabricants et manufacturiers de suivre, dans la fabrication de leurs étoffes, telles dimensions et combinaisons qu’ils jugeront à propos, et de s’assujettir à l’exécution des règlements. »

Et, dit le préambule :

« Nous avons remarqué que si les règlements sont utiles