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et en influence par des hommes aujourd’hui prolétaires que leur génie peut rendre demain millionnaires. Et pour les empêcher de gravir les degrés de l’échelle sociale, aveuglés par l’orgueil et par l’intérêt, ils oublient que l’Angleterre doit sa supériorité industrielle à sa loi de 1623, qui, la première, en proclamant les droits de l’inventeur, encouragea ses ouvriers et attira à elle les hommes énergiques qui ne trouvaient ni droit ni protection dans leur pays ! Ils oublient que seules sont privées d’inventions les nations qui ne protègent pas les inventeurs !

Autres objections contre les brevets :

En voici une très-sérieuse :

Tout s’enchaîne : tant que dans l’industrie vous ne rendrez pas chacun responsable de ses œuvres, comme par l’amendement Tinguy dans la presse, en exigeant que la signature du producteur soit appliquée sur tous ses produits, le breveté étant le seul producteur connu, son brevet lui est nuisible.

Les intermédiaires, tous ces gens qui tripotent en volant en même temps le producteur et le consommateur qu’ils isolent l’un de l’autre, lui refusent leur concours, tâchent de l’étouffer, parce qu’une fois l’entreprise lancée, le breveté sera connu et qu’alors, comme on s’adressera directement à lui, eux ne trouveront rien à gagner.

Aussi ne me contenterai-je pas de désirer avec M. Volowski des marques de fabrique facultatives : c’est une mesure transitoire et partielle ; et ces mesures transitoires et partielles ne signifient rien. Je réclame donc pour nous la marque de fabrique obligatoire qu’ont les Chinois et que M. Paixhans a demandée vainement à la Chambre des députés.

Nos adversaires mettent encore en avant une objection qui peut tenter au premier abord, quoiqu’elle ne porte pas sur le fond de la question :

« Est-ce qu’on ne peut jouir d’une invention qu’en l’ex-