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PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE.

la part de chacun dans un but général et les fruits appartiennent à tous. »

Mais cette définition vous effraie, parce qu'elle sent le communisme; et cependant vous y êtes amenés logiquement si vous niez le droit qu'acquiert l'inventeur par l'emploi de ses facultés intellectuelles.

Le nom de Proudhon est un épouvantail pour vous, et cependant vous devez dire avec lui, toujours si vous êtes logiques :

« Toute capacité travailleuse est, de même que tout instrument de travail, un capital accumulé, une propriété collective; l'inégalité de traitement et de fortune, sous prétexte d'inégalité de capacité, est injustice ou vol.» A cela je réponds : Non, car il faut calculer les résultats donnés par les capacités ; et si une de ces capacités apporte un million à l'association, n'est-il pas juste qu'elle reçoive une récompense proportionnée au produit qu'elle crée ?

Allez encore plus loin et dites avec Proudhon : « Tout travail humain résultant d'une force collective , toute propriété devient indivise, le travail détruit la propriété. »

Le travail détruit la propriété ; vous ajoutez , vous : Le génie détruit la propriété.

En vain l'inventeur avec ces deux éléments vous donnera-t-il richesses sur richesses, qu'importe ? Vous direz : Voilà un homme qui travaille, voilà un homme qui a du génie, nous ne lui devons rien !

Honte à ceux-là qui raisonnent ainsi et qui refusent d'admettre la mutualité des services.

Do ut des ! Je donne pour que tu me donnes, peut dire l'inventeur à la société. Je t'apporte une valeur immense : il faut que tu me la payes, et il faut que tu me la payes en proportion des services que je te rends. Ce sont eux qui font la valeur. C'est moi qui t'apporte le plus. Par conséquent c'est donc moi qui ai la plus grande valeur. Voilà le

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