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Morin apportaient, tous les lundis à l’Académie des sciences, des résultats accablants pour la nouvelle découverte : du reste, en voici un spécimen qui se trouve dans les comptes rendus de l’Académie. (1846. 2 e semestre, p. 811.)

« Malgré le vague des renseignements transmis jusqu’à ce jour sur les effets de la poudre coton ou coton azoté, ainsi que le désigne M. Pelouze, auquel on doit la connaissance de cette matière vague, qui ferait même douter de ses propriétés balistiques, l’artillerie n’en a pas moins étudié cette substance. Des essais qui ont été faits ont montré que ce coton, contrairement à ce qui avait été annoncé, donnait ordinairement un résidu d’eau et de charbon ; que la combustion ne donnait pas lieu à un très-grand développement de chaleur ; qu’elle « produisait peu de gaz, à tel point qu’il s’échappait quelquefois en totalité par la lumière et par le vent du projectile sans le déplacer, que le volume des charges les plus faibles était en général très-considérable et excédait celui qu’il est convenable d’affecter à la charge des armes à feu. »

Les auteurs concluent que cette singulière substance ne paraît nullement propre à remplacer la poudre à canon. En effet, elle n’est pas propre, du moins en ce moment, à remplacer la poudre a canon, parce que son inflammation est trop rapide, parce que son explosion est trop violente, parce que non-seulement elle lance le projectile, mais brise la pièce.

Certes, voilà des raisons tout autres que celles de MM. Piobert et Morin.

Ne doit-on pas s’indigner contre ces Messieurs, qui, au lieu d’accueillir une invention nouvelle avec la présomption qu’elle est réelle et utile, font au contraire tous leurs efforts pour prouver qu’elle est mauvaise ? Est-ce agir de bonne foi ? Cette manière de se comporter envers les nouveautés n’est-elle pas entièrement contraire à ce que devrait être l’esprit de l’Académie ? Quand on vient apporter une invention, ne