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échoua et fut couvert de huées et de sifflets. Il en fit une maladie, s’abandonna et se donna la mort au moment où l’éthérisation triomphait partout, après avoir en vain réclamé la priorité à Londres et à Paris où il avait été éconduit partout ; au moment où on donnait le prix Monthyon à Jackson, et où Maorton palpait l’argent que lui avait rapporté son brevet.

Quand Mussenbroek découvrit la bouteille de Leyde, il écrivit à Réaumur :

« Quand on fait cette expérience avec du verre d’Angleterre, l’effet est nul et presque nul ; il faut que le verre soit d’Allemagne, il ne suffirait pas même qu’il fût de Hollande.»

Nollet voulut répéter l’expérience ; mais il n’avait pas de verre d’Allemagne ; alors, sans compter sur un résultat, il se résigna à tenter l’épreuve avec du verre de France ; l’épreuve réussit, même au delà de ses désirs, à son grand étonnement ; car il ressentit une secousse terrible. Pourquoi donc les verres de France réussirent-ils à Paris tandis que Mussenbroek avait échoué avec eux ; tout simplement de ce que les verres allemands dont il s’était servi étaient bien secs, tandis que les parois externes des autres étaient humides.

Et voilà comment, faute d’un point, Martin perdit son âne !

Quand les théories de Galvani se répandirent en Europe par la publication de son mémoire, fruit de onze ans de recherches, elles produisirent un effet immense ; aussitôt, de toutes parts on se mit à répéter ses expériences, mais les contradicteurs survinrent aussitôt : Reil s’éleva d’abord contre ses théories ; Pfaff, professeur à Stuttgard, le combattit ensuite : enfin Volta vint engager la fameuse lutte qui dura six ans et qui est une des plus belles et des plus intéressantes que nous montre l’histoire de la science, et dont Galvani devait sortir vainqueur ; cela prouve qu’en expériences comme en mathématiques tout dépend du point