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Maupertuis est encore bien raisonnable, en disant qu’il vaut mieux croire le calcul que notre jugement ; il aurait pu dire, il vaut mieux ajouter foi aux chiffres qu’à nos yeux.

Un jour un élève de l’École polytechnique me démontra par A plus B qu’une expérience que j’avais vue n’avait pas pu avoir lieu.

Voilà de jolies petites bévues de savants, basées sur le calcul et qui devraient les corriger à tout jamais de recommencer.

Mais ils recommenceront toujours et quand même : les gens à système et particulièrement les médecins et les mathématiciens sont intraitables ; comme Néron ils tueraient leur mère si elle ne les applaudissait pas.

Les mathématiques sont ennemies de toutes sortes de libertés. C’est peut-être pour cela que je leur déclare la guerre.

Voyez Galilée : il ne dit pas positivement : Croyez ou mourez, mais après avoir énoncé le principe des vitesses virtuelles, il déclare pour toute démonstration, que, « quiconque niera le théorème ou conservera le plus léger doute prouvera qu’il est stupide et ignare. »

Il en est de même pour M. Foucault, comme le fait fort bien remarquer un autre mathématicien, M. Bertrand : « Il marche en avant, il affirme, et s’il trouve un contradicteur sur son passage, il le jette de côté en lui disant qu’il est aveugle. »

Et M. Bertrand, — nul ne contestera sa compétence — ajoute :

« Les géomètres purs en embrassant avec une savante monotonie l’infinie variété des détails connus dans l’application des formules, en vantant l’élégance et l’uniformité de leurs méthodes, en y pliant peu à peu l’enseignement tout entier de la science dans tous les pays, ont acquis à leurs procédés préférés une autorité, je dirai presque une tyrannie, sous laquelle les méthodes opposées,