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Un second, en 1668, pour les glaces coulées.

Deux privilèges réunis par le successeur de Colbert, en 1695.

En 1720, à Anthus, privilège de vingt ans pour manufacture de ferblanc.

En 1725, nouveau privilège à une compagnie connue sous le nom d’Ant. d’Azincourt.

En 1755, privilège de vingt ans à Charles Renard, pour fabrication de la porcelaine de Saxe.

En 1757, Louis Renard en obtint un.

Mais qu’importait? Ces privilèges, tout de faveur, ne constituaient pas un droit, et, par conséquent, ne pouvaient donner de sécurité à personne.

En outre, on voit que ces privilèges ne sont guère donnés que pour des objets d’importation ; il n’y a rien dans ce fait qui doive nous étonner : la liberté du travail n’existant pas en France, l’artisan était soumis à tous les règlements royaux ; il n’y avait pas possibilité de devenir inventeur.

Voyez, en effet, à quels tourments, à quelles misères étaient soumis les hommes hardis, les hommes d’initiative et de progrès qui tentaient d’apporter quelque modification aux procèdés ou aux productions de l’industrie, gardés précieusement par la routine !

Les chefs des toiliers, des merciers, des fabricants de soie de Lyon, de Tours et de Rouen, parvinrent à arrêter complètement l’industrie des toiles peintes en criant bien haut : « que la fabrication des toiles peintes ruinerait le royaume et réduirait à la mendicité la population ouvrière ; que tout était perdu si l’administration ne s’opposait à l’établissement de la nouvelle industrie. »