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une loi. Il se trouve que la science ayant marché depuis ce temps-là, un fait vient prouver qu’elle est fausse. Le fait existe et est -patent ; mais la loi existe antérieurement, le fait est donc contre les règles et est déclaré impossible.

Ou bien, rien ne presse. Pourquoi donc aller si vite Allons doucement, ne nous pressons pas.

Enfin M. Dupuis, s’apercevant qu’on ne voulait pas aller voir son appareil, force en quelque sorte M. Despretz à l’examiner.

L’appareil fonctionne bien et prouve ce que M. Despretz avait avancé.

Impossible de nier ! mais il y a alors un autre moyen de sauver la loi tout en admettant le fait. L’appareil ne vaut rien, dit-on.

— C’est votre enveloppe qui fléchit, et vous n’auriez pas de résultat si l’appareil était en verre.

M. Dupuis établit alors un appareil en verre.

— Ce sont vos ajustages en caoutchouc qui fléchissent :

Aussitôt ils sont remplacés par des ajustages en cuivre.

M. Despretz ne dit plus rien alors. M. Dupuis le prie du moins d’en faire un rapport à l’Académie.

— C’est toujours le même effet… la chose n’en vaut pas la peine, je suis sûr de moi.

M. Dupuis s’adresse alors de nouveau à l’Académie.

Que fait l’Académie ? Elle le renvoie à la commission !


N’est-ce pas une scène de haute comédie dans le genre de celle que nous avons rapportée à propos de la guérison de Sax. Mais M. Despretz me permettra-t-il de lui demander si Pascal, au nom duquel il condamne M. Dupuis, avait eu le même respect pour les lois scientifiques de son temps, pour l’horreur du vide par exemple, qui faisait foi dans le dix-septième siècle, il eût fait la révolution d’où a daté réellement la physique moderne ?

Qu’importe ? Bon pour ce temps-là, répondra le physicien