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de potasse d’Amérique ; ensuite on les badigeonna avec un enduit composé d’acide sulfureux, d’amidon de blé et de carbonate de plomb. Cependant le fabricant n’était pas arrivé au résultat qu’il voulait atteindre. Ses divers essais avaient échoué.

— Si nous remettions le chapeau dans l’acide sulfureux, dit-il.

Piallat, bon chimiste, s’y opposa en lui prouvant que son chapeau deviendrait noir au lieu de blanchir. Cependant il n’avait pas convaincu le fabricant, et celui-ci n’en fit pas moins à sa tête.

Eh bien ! que résulta-t-il de cet essai ? C’est que le chapeau qui devait scientifiquement devenir noir, acquit une magnifique blancheur !

Et c’est au nom de cette science acquise qui reçoit de pareils démentis que vous niez le progrès ! Aussi, quand on voit ces faits se renouveler chaque jour, comment ne partagerait-on pas l’indignation de Paracelse contre les apôtres de ces doctrines :

« Ce qui fait un médecin ce sont les cures, et non pas les empereurs, les papes, les facultés, les privilèges, les académies… Vous me traînez dans la boue ! vous êtes de la race des vipères et je ne dois attendre de vous que du venin… Imposteurs ! vous ignorez même ces simples… je ne vous confierais pas un chien… Vous me reprochez de perdre aussi des malades… est-ce que je puis rappeler de la mort ceux que vous avez déjà tués ? Quand vous avez donné à un tel une demi-livre de vif-argent, à tel autre une livre, quand ce vif-argent est dans la moelle, qu’il coule dans les veines, qu’il adhère aux articulations, comment réparer le mal ?… Vous parlez d’anatomie, vous disséquez des pendus… plût à Dieu que vous vissiez des malades ! Devant le mal, vous restez comme un veau devant un charlatan ! »

Mais bah ! est-ce que les médecins patentés et jurés tuent