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lution dans le bouillon ordinaire, mais qu’elle perd toute espèce de propriété nutritive dès qu’elle est convertie en gelée ; M. Julia Fontenelle déclare au contraire qu’elle est un excellent adjuvant de nutrition. — Je ne parle pas des débats postérieurs : cet exemple ne montre-t-il pas combien la médecine peut errer ; de quel engouement elle est prise tout d’un coup pour telle chose qui à ses yeux devient supérieure à tout ? — La Faculté déclarait que les soupes de gélatine « étaient préférables pour les malades aux bouillons de bœuf ordinaire. » Et c’est vous, noble Faculté, qui errez ainsi, qui faites de pareilles sottises, qui osez proclamer que vous êtes infaillible ! Et de vos discussions sur le magnétisme, qu’est-il résulté ? Quand Bertrand, le premier, apporta cette question devant vous et vous força de vous prononcer, votre commission se déclara pour le magnétisme : de nombreux débats en résultèrent, mais n’apportèrent aucun jour sur cette question : et c’est vous, ignorants comme les autres quand il s’agit d’une nouvelle question, qui osez parler avec cette autorité, au nom de la science passée. Vous êtes bien fiers, messieurs les savants, quand il s’agit d’écraser un pauvre novateur ou inventeur : à vous entendre, vous n’auriez jamais commis d’erreurs ; vous eussiez toujours nagé dans un océan de lumière ; la nature n’aurait plus de secrets pour vous ; vous auriez porté le flambeau de votre science dans ses coins les plus reculés. Il est donc bon de vous remettre devant les yeux certaines petites anecdotes dans le genre de celle-ci, qui ne prouvent pas toujours en faveur de votre pénétration.

En 1863, à propos de l’homme fossile, auquel je crois du reste, M. Desnoyers, ayant examiné les ossements de divers pachydermes dont la race est éteinte, avait conclu, d’après leurs stries, leurs incisions et leurs coupures, que l’homme avait dû être contemporain de ces animaux.

Or, M. Eugène Robert répond quelque temps après à M. Desnoyers : « M’étant rendu à l’École des mines pour