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pahu, au XVIIe siècle, était un baume universel ; maintenant elle a perdu une partie de ses vertus.

Au XVIIe siècle la saignée est à la mode ; vous avez vu quel saigneur enragé était Guy-Patin. Broussais met de nouveau en avant un autre moyen de tirer du sang du corps humain ; ce sont les sangsues : il préconise ensuite les émollients ; et vite tous les médecins se servent de ces deux remèdes. Plus tard viennent l’huile de foie de morue et l’iode ; maintenant le moyen de guérir est l’expectation. Demain il en .paraîtra un autre qui changera à son tour.

Et vos négations ! et vos discussions ! Aujourd’hui vous rejetez l’antimoine, l’émétique, la circulation du sang, que vous serez forcés d’adopter demain. Un jour, M. Darcet invente un nouveau système alimentaire composé de la gélatine extraite des os. Pendant trois mois, à l’hôpital de la Charité, il y soumet malades, convalescents, gens de service. L’expérience semble avoir parfaitement réussi, et tous les établissements de charité s’empressent de suivre ce mode d’alimentation. Ce fut une sorte de fureur : à Reims, par exemple, de 1830 à 1832, l’appareil destiné à faire des tablettes de gélatine avait fourni plus de deux cent mille rations.

Mais ce qui réussissait à la Charité ne réussissait pas, paraît-il, à l’Hôtel-Dieu, et en 1836, M. le docteur Donné lut tout d’un coup un mémoire à l’Institut, dans lequel il niait toute espèce de propriété nutritive à la gélatine. C’était déclarer que tous les médecins qui avaient, pendant sept ans, conseillé l’emploi de la gélatine, étaient des ânes : et alors quelle responsabilité ! Eh quoi ! ils auraient nourri pendant sept ans des malheureux avec une matière non nourrissante, et par conséquent ils les auraient fait lentement mourir de faim. MM. Julia Fontenelîe, Gannal, Edwards et Balzac étudièrent de nouveau cette question. M. Gannal conclut d’un côté que la gélatine est nourrissante tant qu’elle existe à son premier état de disso-