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par la magie de l’espérance. » Rostan a proclamé que « chacune de ses formules était une erreur ; » Sydenham a avancé que « ce qu’un qualifie d’art médical est bien plutôt l’art de faire la conversation et de babiller que l’art de guérir ; » Sprengel affirme « que le scepticisme en médecine est le comble de la science et que le principe le plus sage consiste à regarder toutes les opinions avec l’œil de l’indifférence, sans en adopter aucune. » Magendie avouait, lui : « Sachez-le bien, la maladie suit le plus habituellement sa marche sans être influencée par la médication dirigée contre elle. Si même je disais toute ma pensée, je dirais que c’est surtout dans les services où la médication est la plus active que la mortalité est la plus considérable. » M.Chomeldit : «Les ténèbres enveloppent encore la branche la plus importante de la médecine. » Bouchardat déclare enfin que « la science médicale n’est pas faite. »

Certes, nous n’aurions pas besoin de l’autorité de si savants médecins pour le voir. Les querelles des allopathos et des homœopalhes ne nous le prouvent-elles pas suffisamment ? Si ces Messieurs étaient si sûrs de leur science, se diraient-ils donc des injures comme ils s’en jettent à la figure ?

« Les allopatbes, crient les homœopathes, sont des assassins : le fonds de la médecine allopathique est complétement faux et absurde. Li s médecins allô,. allies tuent les malades en les soignant, et les empoisonnent en les purgeant. Menteurs insignes, fourbes ! 1 Les allopathes, à leur tour, n’ont garde de demeurer en reste et décrient : «On ne peut appliquer la méthode d’Hahncmanu sans être un ignorant abject, un pauvre illuminé, un mi-érable charlatan. L’homœopathie est le comble de la folie et de l impudence. Il y a à Berlin trois médecins homœopathes, un fripon et deux ignorants... » Et c’est devant les tribunaux que ces Messieurs invoquent, comme jadis la Faculté de Paris invoquait le Parlement, que se disaient ces jolies