Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

médecins qui nient : la guérison de Sax ou à celui qui a accompli cette guérison ? Que supposer de l’homme qui s’est servi de l’influence de son nom et de sa puissance pour terrasser un adversaire, non pas loyalement, non pas à armes égales, mais en manquant à deux engagements sacrés ? Et pourquoi avez-vous manqué à ces engagements, monsieur Velpeau ? — Par humanité ? Mais vous dites vous-même que vous désespériez des malades confiés à M. Vriès ; vous avouez que de toutes manières vous étiez impuissant devant leur mal, qu’ils étaient condamnés ; et vous leur fermez la seule porte de salut qui leur restait, après l’avoir entr’ouverte ! Vous devez un terrible compte à l’humanité, monsieur Velpeau ; vous lui devez compte de ces seize malades qu’il aurait peut-être sauvés ; vous lui devez compte en outre de tous les malheureux qui succombent aujourd’hui, qui succomberont demain à cette redoutable maladie.

— Mais étes-vous sûr qu’il eût guéri ? me dira-t-on.

— Non, évidemment, quoiqu’il y ait un préjugé en sa faveur, puisqu’il a guéri Sax. Mais vous ne pouvez pas me prouver que son remède était chimérique, puisque vous n’avez pas tenu vos engagements avec lui ; puisque vous ne lui avez pas donné le laps de temps qu’il demandait : il lui a fallu sept mois pour guérir Sax ; évidemment, si on le lui avait enlevé au bout de deux mois, il ne l’eût pas sauvé.

Enfin, disons que les considérants sur lesquels s’appuie la partie scientifique de son rapport n’ont pas paru très-concluants à tous les médecins. M. H. Castelnau, dans le Moniteur des hôpitaux, disait :

« Au nombre des parce que qui laissent à désirer, nous nous contenterons de citer les suivants :

a M. Velpeau dit qu’il ne croyait pas au spécifique du cancer : 1° Parce qu’il n’est pas vraisemblable qu’une lésion aussi matérielle, aussi réfractaire que les cancers, se laisse atteindre par une atteinte végétale donnée à l’intérieur et qui ne produit aucun effet appréciable.