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tère des jurés quand il dit : « Il y a quinze ans... l’idée d’une locomotive en plein champ eût été certainement taxée de folie. Quelle figure ébahie et moqueuse aurait faite un comice rural devant lequel un inventeur serait venu proposer de creuser des sillons à la vapeur ! »

Sont-elles assez jolies toutes ces négations ? Nous venons de voir nier toutes les grandes inventions modernes, la vapeur, le paratonnerre, les navires cuirassés : au tour maintenant de la télégraphie électrique.

En 1842, M. Pouillet forcé de parler de la télégraphie électrique, à propos d’un système d’éclairage pour la télégraphie aérienne proposé par M. Jules Guyot, déclara qu’eile n’était qu’une utopie d’une réalisation impossible. Le grand génie d’Arago reparut ici, il prouva le contraire. Malheureusement il ne put lui non plus se dégager entièrement des préjugés. Quand M. Wheastone vint à Paris, mandé par le gouvernement pour établir un télégraphe, Arago lui-même et les autres savants français prétendirent à priori que les communications entre deux villes éloignées ne pourraient se faire sans station intermédiaire. En vain M. Wheastone prouva le contraire, des difficultés sans nombre s’élevèrent ; l’inventeur fut blessé et rompit. On crut qu’on pouvait parfaitement se passer de lui.

Orgueil ! jalousie ! dédain ! toujours les mêmes sentiments ! ils sont la dominante des savants.

Continuons cette triste liste des infamies qu’ils ont commises, des stupidités qu’ils ont faites. Accablons-les sous le nombre ; ne craignons pas de multiplier les exemples ; il faut que le poids soit si lourd qu’ils ne puissent le porter ; il faut les écraser sous lui. Que chacun apporte sa pierre, la jette au tas commun, de manière qu’ils ne puissent jamais se relever sous la masse accumulée sur eux.

Continuons : il n’y a pas une seule des applications modernes du caoutchouc que Fresneau n’ait annoncée. L’Académie ne fit pas attention à son mémoire et ne le publia pas.