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de nuit, dans le canal qui sépare les Açores des Canaries, ils ont viré vent debout, vent arrière, suivi toutes les allures, y compris celle au plus près.

Fulton après avoir poursuivi une foule d’études mécaniques et d’inventions, en Angleterre où il avait reçu une foule de médailles et de lettres de remercîments, mais peu ou prou d’argent, vint en France pour essayer d’en tirer parti. Au mois de décembre 1797, les ressources lui manquant pour tenter des expériences, il proposa au directoire un système de bateaux sous-marins pour faire sauter les vaisseaux. Son projet fut, comme tous les projets doivent l’être, renvoyé à une commission qui en bonne commission qu’elle était, commença par le déclarer impraticable.

Quelque temps après, ses expériences réussissaient parfaitement.

J’aime ces démentis donnés par les faits aux savants assermentés. Quel malheur qu’ils ne les corrigent pas un peu !

Revenons aux chemins de fer.

Que n’a-t-on pas dit contre eux ? Les ingénieurs Walker et Rastrick, chargés d’une enquête sur les locomotives et les machines fixes, préféraient ces dernières. C’est naturel ! Les locomotives étaient si dangereuses ! Si une vache venait à se trouver devant le train au moment où il était en marche ! Quel affreux malheur !... pour la vache ! Et puis les voyageurs ! transportés avec cette vitesse, n’étoufferaient-ils pas ?

Ne riez pas, ce n’est pas une charge que je fais, c’est un tableau. Voyez à quelle aberration peut arriver un savant tel qu’Arago. Il s’opposait et très-sérieusement à l’introduction des chemins de fer en France : « Les souterrains, disait-il, seront nuisibles à la santé des voyageurs.»

Et plein de sollicitude pour cette question hygiénique, il aimait mieux qu’on étouffât en diligence.

Même depuis l’établissement des chemins de fer, que de choses niées et bafouées qui en étaient une conséquence toute naturelle. M. Charles Lavollée connaît bien le carac-