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II

Molière a attaqué la Faculté de Paris comme un reste de la féodalité ; nous, nous attaquons l’Académie comme un reste de despotisme.

L’Académie est despote, parce qu’elle est une assemblée de prêtres chargés de conserver le dogme scientifique. Ses membres ont la mission de veiller à ce qu’on ne 1’attaque pas. Leur rôle est tout entier dans le passé. S’ils se lancent vers l’avenir, ils manquent à leur devoir. Leur symbole est autorité. Leur formule est celle de l’ancienne Faculté. Le progrès pour eux n’existe pas ; ils n’admettent que ce qui est fait. L’esprit de leur constitution le leur ordonne. Ils doivent veiller à ce qu’on ne fasse rien de contraire aux lois scientifiques promulgées antérieurement. Leur premier principe est l’immobilité. Ils sont conservateurs par essence. Ils sont prêtres : c’est tout dire. On peut leur appliquer en toute sécurité, et bien entendu en tout bien tout honneur, ce que Garnier Pagès dit des Jésuites :

« Ah ! c’est qu’ils représentent une idée ! le passé ! Le passé dans son intérêt, ses préjugés, ses privilèges, ses abus, ses oppressions, ses crimes. A toutes les époques, il y aura des jésuites, quoi qu’on fasse : et il n’y aura pour les vaincre qu’une puissance plus forte, plus colossale encore, les peuples qui représentent l’idée contraire : l’avenir ! l’avenir avec ses lumières, ses améliorations, ses dévouements, ses sacrifices. Telle est la croyance des peuples ! Telle est la loi de l’humanité !… »

Josué arrêtant le soleil est, en effet, le symbole qui se perpétue partout où il y a des prêtres, quelque culte qu’ils professent.

C’est un roi pontife qui a, le premier, formulé la néga-