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n’avaient pas de parti pris. Le premier meurt, le second est remplacé : MM. Coste et Cl. Bernard leur succèdent. Désormais la commission ne compte plus un juge ; elle ne compte que des ennemis de l’hétérogénie. M. Milne Edwards dit ouvertement à M. Pouchet : — Je donne le prix à M. Pasteur. Les hétérogénistes n’ont plus qu’un parti à prendre : se retirer du concours. C’est ce qu’ils font, et M. Pasteur resté seul, triomphe sinon sans gloire, du moins sans péril.

En 1864, une nouvelle commission est chargée « de faire répéter en sa présence les expériences dont les résultats sont invoqués comme favorables ou comme contraires à la doctrine des générations spontanées. » M. le général Morin, président de l’Académie, nomme ses membres : ce sont MM. Flourens, Dumas, Milne Edwards, Brongniart et Balard, tous des adversaires de l’hétérogénie. Noble impartialité ! Cette commission a soin de tracer d’avance le programme des expériences qui devront être faites. Des expériences ! je me trompe. La commission ne veut voir que la seule expérience de M. Pasteur : deux réunions ont lieu ; la commission persiste et n’admet l’examen d’aucune des études auxquelles voulaient la faire se livrer MM. Pouchet, Musset et Fleury pour s’éclairer complètement sur la question. Ces messieurs sont encore obligés de se retirer sans avoir rien fait.

Mais au moins, il y avait eu une commission ; il y eut même un rapport : or les hétérogénistes avaient joui d’une grande faveur, à en croire du moins M. Velpeau (séance du 28 mai 66).

Un savant étranger demande un rapport sur une communication, on demande les raisons qui auraient empêché la commission de le faire. M. Velpeau plein d’étonnement répond : — Mais si les commissions s’acquittaient de leur devoir, des séances de vingt-quatre heures ne suffiraient pas !