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vention de la machine à vapeur : cela ne suffisait pas ; il n’existait à Paris, en 1830, qu’un exemplaire de cet ouvrage appartenant à M. Molard. Cet exemplaire passa ensuite à la Bibliothèque royale.

Eh bien ! il y fut volé par un Anglais !

Il n’y a pas de fait, vous voyez, devant lequel recule un Anglais pour satisfaire sa vanité nationale. Il n’y a pas de stupidité qui lui fasse peur quand ce sentiment le domine. Aniger a fait un long plaidoyer tendant à prouver qu’Héron d’Alexandrie était inventeur de la machine à vapeur, pour enlever cette gloire à Papin.

Les télégraphes employés en Angleterre sont tous d’origine anglaise. Il est vrai qu’en France, au lieu de nous servir des télégraphes américains et anglais, nous avons voulu tout d’abord appliquer à la télégraphie électrique le système de signaux des télégraphes aériens.

Les Américains rendent aux Anglais l’exclusion dont ces derniers les frappent : la taxe pour l’obtention des patentes est, aux Etats-Unis, de 300 dollars pour les étrangers, et de 500 dollars pour les Anglais.

Tous les peuples partagent plus ou moins ce faux esprit national : Que de nations ne veulent pas adopter le système métrique parce qu’il est né en France !

A coté de ces faits, plaçons-en un qui fait honneur à la France, et que l’on est heureux de pouvoir citer au milieu de toutes ces petitesses, que j’irais même jusqu’à appeler des infamies, car ce sont des crimes de lèse-humanité.

Un prix avait été fondé par l’empereur, destiné au physicien qui ferait la plus importante découverte sur l’électricité. C’était Davy qui le méritait : En 1808, au milieu de nos guerres contre l’Angleterre, on eut le courage de le lui décerner. Il est vrai qu’on ne lui donna pas le prix de 60,000 fr., auquel il avait droit, et qu’on ne lui octroya que 3,000 fr. ; mais il n’en fut pas moins beau et noble à nous de reconnaître ainsi sa supériorité.