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Et tous tant qu’ils étaient honnirent si bien le paratonnerre, qu’ils en arrivèrent à en faire un objet d’exécration publique.

Et à l’amour-propre de Nollet se joignit sans doute un peu d’amour-propre national. Quand donc les hommes comprendront-ils qu’ils sont tous solidaires et que peu importe que telle chose vienne d’Asie ou d’Afrique, pourvu qu’elle soit bonne ? Malheureusement jusqu’à présent chaque peuple a regardé les autres pcuples"comme ennemis. Longtemps on a cru qu’une nation ne pouvait prospérer que si ses voisines étaient pauvres. Montesquieu est allé jusqu’à dire qu’il était de bonne politique de les attaquer si on voyait qu’elles étaient trop puissantes. Au lieu de grouper les intérêts communs, on a cherché à les diviser. Jadis, un peuple se privait de sel parce qu’il ne pouvait en obtenir que de ses voisins. L’Angleterre, par esprit national, a voulu se servir de paratonnerres à boule, parce que les paratonnerres pointus venaient d’un Américain. Les Anglais sont des types eu ce genre. Leur orgueil ne souffre pas qu’une autre nation les dépasse en quoi que ce soit. Ils sont à la piste de toute- les revendications. A les entendre, ce sont eux qui ont tout découvert et tout inventé.

Ainsi le docteur Hobison dit : « Papin n’était ni physicien ni mécanicien. » Mais en revanche Robert Stuart célèbre l'éolipyle de l’évêque Wiikins ; le docteur Hobison, le Dr Rees, MM. Millington, Nkholson, Lardner, Alderson, Tregdod, Tuomas Young, Paidington, font dater l’histoire de la machine à vapeur du marquis de Worcester.

Mais il y avait un document qui gênait singulièrement ce système historique.

En 1695, Denis Papin avait publié un ouvrage intitulé : Recueil de diverses pièces touchant quelques machines. Les écrivains anglais ont feint d’ignorer l’existence de cet ouvrage dans lequel étaient développées les idées de Papin, et qui établissait d’une manière certaine ses droits à l'in-