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Les dames de la cour étaient chargées de tricoter les bas de laine que portait Marie de Médicis. C était un grand honneur et dont elles étaient fort jalouses. Aussi quand William Lee menaça de les remplacer dans cette fonction par son métier, décousirent-elles clandestinement les bas de la reine qui furent jugés mauvais. Le crédit de l’inventeur fut perdu et il mourut de chagrin.

Quand le télégraphe de l’abbé Ghappe eut enfin triomphé, Bergstrasser qui s’en était aussi occupé le mutila, et plaida tant qu’il put auprès de ses compatriotes, pour prouver qu’il ne valait rien et n’était bon qu’à amuser les badauds.

Mais voici un fait pour lequel le doute n’est pas possible ; il ne relève que de l’amour-propre. Quand parut le paratonnerre, l’abbé Nollet avait à Paris le monopole de l’électricité ; il s’en était fait sa chose à lui. Malheureusement il avait eu beau s’en occuper toute sa vie, soit qu’il lui manquât cette étincelle qui doit s’allumer dans le cerveau pour qu’il y ait invention, soit que le hasard se fût refusé à lui fournir une occasion de faire une invention, il n’avait pu rien apporter de nouveau h la science. Cela le chagrinait fort et le rendait fort envieux des hommes qui, comme Franklin, sans s’occuper entièrement de cette question, l’éclipsaient complètement par l’éclat de leurs découvertes. Aussi l’abbé Nollet était-il l’adversaire systématique de l’Américain, et quand une traduction des lettres de Franklin parut, il prétendit qu’elles ne venaient pas d’Amérique, mais qu’elles avaient été fabriquées à Paris par ses ennemis. Puis ne pouvant plus se flatter de cette illusion, il se mit en devoir de les réfuter, l’homme troublant le physicien, et le faisant par conséquent aller un peu à tort et à travers. Je détache le passage suivant contre le paratonnerre, qui le prouve suffisamment.

« Quelle apparence y a-t-il que la matière fulminante contenue dans un nuage capable de couvrir une grande