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21 avril 1845, les musiciens seront bientôt sur les dents et une partie sera constamment à l’hôpital.

« On réduira les musiques militaires à un déplorable état d’uniformité.

a On sait que le système S ;ix consiste eu une combinaison de bugles de tout calibre. Ces instruments sont généralement sourds, et en tète d’un régiment on ne les entendrait pas. »

Et puis vient enfin cette fameuse question morale qui se reproduit devant toute nouvelle invention : « Voyez-vous la ruine de milliers de familles qu’apporte le nouveau système. Dix mille maîtres, contre-maîtres, ouvriers, femmes et enfants seront réduits à la misère ; plus de dix mille musiciens seront forcés de recommencer leur éducation instrumentale. Les marchands de musique militaire seront également ruinés, car la musique qu’ils ont gravée deviendra désormais inutile : tout le répertoire musical de l’armée, composé et arrangé pour notre système, ne sera plus bon qu’à être livré aux flammes ou vendu au poids. Cette perte peut être estimée à un million. Car chaque régiment possède des archives musicales, dont le prix d’achat seul est évalué à 12,000 francs. »

Voilà ce que disait la protestation des facteurs : « Il faut avouer, dit Oscar Comettant, que si messieurs les facteurs étaient sincères en attribuant aux instruments de Sax une si funeste influence, ils se sont montrés bien coupables, puisqu’à une certaine époque ils ont laissé les anciens instruments pour contrefaire les nouveaux, avec une touchante unanimité, au mépris de tout le mal qu’ils en avaient dit... »

Et puis à leur intérêt si touchant pour eux-mêmes, pour les ouvriers, pour les musiciens, ne pouvait-on pas répondre :

Et les marchands de cuivre ? et les ouvriers graveurs ? et les marchands de papier ?