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que dont se servait l’Angleterre. Mais quand il essaya d’en faire usage, les ouvriers s’y opposèrent de la manière la plus violente. Malgré toute l’énergie qu’il déploya, il ne put triompher de leur résistance. Ils croyaient avoir remporté une grande victoire : Qu’en résulta-t-il ? c’est que bientôt l’établissement de M. Robinson tomba, qu’ils furent privés entièrement d’ouvrage et que l’Irlande fut dépouillée de ce genre d’industrie.

Qui ne connaît le triste sort du bateau de Papin ?

Quand celui-ci eut visité la machine de Savery, il songea à appliquer cette force motrice à un bateau. On avait cru jusqu’en 1851 que cette machine n’était pas sortie du domaine delà théorie. Mais une correspondance de Papin avec Leibnitz, retrouvée par M. Kuhlmann et communiquée à l'Académie des sciences, a prouvé que cette machine avait été appliquée à un bateau construit sur la Fulda.

Malheureusement Papin avait à Marbourg des ennemis puissants ; les dissentiments qui s’étaient élévés entre lui et eux le forcèrent de quitter l’Allemagne, et il prit la résolution de faire transporter son bateau en Angleterre.

Il demande alors, 7 juillet 1707, la permission de faire passer son bateau de la Fulda dans le Weser ; mais il paraît que les administrations de cette époque étaient aussi lentes que celles de nos jours ; car nous avons une nouvelle lettre en date du 1er août, où il se plaint du temps qu’on met à lui répondre.

Dans cette nouvelle lettre, il est enchanté de son bateau : il le montre triomphant du courant avec une telle force qu’on avait de la peine à reconnaître s’il y avait une différence dans sa vitesse en le remontant.

Mais dans le post-scriptum de cette lettre, dans laquelle il s’enivre de son succès et montre tant d’espérance, il se plaint de nouveaux tiraillements, de nouveaux échecs. Les bateliers ne veulent pas permettre à son bateau de passer dans le Weser ; il faudrait une permission de Son Altesse