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de la place de Charing-Cross le centre de toutes les lignes britanniques, on cria au vandalisme, à l’anarchie... maintenant le projet se réalise.

Quand Franklin voulut introduire en agriculture le sulfate de chaux comme engrais, les possesseurs de salines le combattirent de toutes leurs forces, craignant de ne plus vendre le schlot. Ils cherchaient un argument : les routiniers le trouvèrent : ils prétendirent que le plâtre attirait la foudre. On sait comment Franklin répondit à ces attaques. Il écrivit sur un champ en lettres gigantesques : « Ceci a été couvert de plâtre, » et dans cet endroit l’herbe certifia elle-même sa puissante influence.

Les paysans du Lancashire se levèrent en armes contre le premier chemin de fer.

Il y a vingt ans la ville de Saint- Amand (Nord) était en fête, faisait gronder son bourdon et illuminait tous ses murs. Elle avait remporté une grande victoire : le chemin de fer ne passerait pas près de la ville ! il n’enlèverait pas ses vivres ! il n’augmenterait pas la consommation !

« A l’ouverture du chemin de fer de Versailles, dit M. Perdonnet, il y a vingt-quatre ans, personne, pas même le maire de la ville, ne vint recevoir le train d’inauguration : les administrateurs arrivés seuls se rendirent à l’auberge où ils dînèrent à leurs frais, avant de repartir toujours seuls pour Paris. Il y a deux ans on inaugurait un petit embranchement de Troyes à Bar-sur-Seine : à l’arrivée du train on tirait le canon ; les administrateurs, escortés par une haie de pompiers, étaient reçus par le maire qui leur faisait un discours auquel répondait le président du conseil : ils étaient solennellement conduits à un banquet offert par la ville ; ils avaient pour convives le préfet, le sous-préfet ; des toasts étaient portés ; le soir il y avait bal et feu d’artifice. Comparez cette réception et celle d’il y a vingt-quatre ans ! »

Voilà le progrès, mais il n’a pas de railway à sa disposi-