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plus choc comme entre Le verrier et les autres compétiteurs de sa planète, entre Spencer et Jacobi, etc.

Les hommes qui poursuivront cette idée se reconnaîtront, s’uniront et iront de concert au but qu’elle doit atteindre. Quand viendra une de ces crises qui précipitent l’activité humaine, qui obligent de faire sortir les inventions du sol en le frappant du pied, alors tous seront prêts pour la lutte , les matériaux seront préparés, la tâche de l’homme se réduira à les édifier.

Helvétius a dit avec raison : « Les idées qu’on appelle à tort neuves ne proviennent jamais d’un homme, elles résultent d’une association de pensées et non d’une unique pensée.

« On en retrouve en outre le germe plus ou moins longuement indiqué dans les générations et aux époques précédentes, même les plus éloignées. Comme un arbre, l’idée subit l’état de graine, de développement et de force avant d’atteindre la maturité. »

Associons-nous pour ne laisser se perdre aucune idée, pour assurer les droits à tous, pour sauver les droits des inventeurs en même temps que pour assurer ceux de la société, pour supprimer le hasard ! Et alors quand de vastes associations de chaque art, de chaque métier, de chaque branche de la science rempliront le monde, l’inventeur trouvera partout aide et soutien, lumière et force ; et nul ne sera plus, sous quelque prétexte que ce soit, dépouillé du fruit de ses travaux ; le premier qui conçut l’idée nouvelle aura sa part de droit comme celui qui venant le dernier s’inspira de l’esquisse, mais acheva l’œuvre. Chaque ouvrier aura son salaire de gloire et d’argent : toutes les injustices dont le tableau est si hideux seront supprimées ; l’inventeur ne sera plus un misérable paria, n’ayant nulle espèce de droit pour le protéger. Les associations formeront une nouvelle cité ; il ne sera plus permis à nul d’ignorer qu’elle existe ; elle réunira dans son sein tous ces enfants perdus, tous ces