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L'INVENTEUR. 107

Ce fut une révélation pour Lebon. Les chimistes de l’époque connaissaient ce phénomène, mais ils n’en prévoyaient pas l’application. Lebon comprit l’immense avenir qui était réservé à l’utilisation de cette propriété. Il se mit aussitôt à faire des essais en grand, dans lesquels il dépensa beaucoup d’argent. Il put bientôt présenter au public des thermolampes, cela n’empêche pas qu’on lit sur une tombe du père Lachaise : « Windsor, inventeur de l’éclairage au gaz. »

Continuons rénumération de ces faits, nous tirerons la conclusion ensuite : conclusion excessivement importante comme vous le verrez.

Par moments un souffle passe dans l’air ; tout était calme, tout était paisible; nul ne songeait à l’avenir, ni au passé; l’humanité semblait dormir d’un sommeil profond; et voilà que ce souffle agite les tètes, remue les cerveaux, leur apporte une influence magnétique, établit entre dix, entre quinze, entre vingt hommes une correspondance électrique; et voilà que ces dix hommes, que ces quinze, que ces vingt hommes, sans avoir échangé, sans avoir communiqué leurs idées, sans se connaître personnellement et sans connaître leurs travaux respectifs, se mettent, comme s’ils obéissaient à un mot d’ordre, à étudier la même question, à suivre les mêmes phénomènes, et arrivent presque en même temps aux mêmes résultats : c’est ainsi que M. Leverrier, un Anglais, un Américain, et un autre Français produisent leurs titres à la même découverte, faite en même temps ; c’est ainsi que cette merveille chirurgicale qu’on nomme l’ovariotomie est découverte à peu près à la même heure en Angleterre et à Strasbourg; c’est ainsi que Spencer et Jacobi découvrent en même temps la galvanoplastie ; c’est ainsi que Scheele et Priestley arrivent chacun de leur côté, presque au même instant, à la découverte de l’oxygène ; c’est ainsi que Francklin et Bevis construisent en même temps des batteries électriques; que Hugon produit sa