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mas qui ont découvert l’analogie physique de la foudre et de l’électricité. Non, on ne peut pas dire : c’est celui-ci, c’est celui-là; Romas avait fait ses expériences avant Franklin ; c’est aux efforts collectifs de tous les physiciens du dix-huitième siècle qu’on doit la découverte du paratonerre ; et c’est à un seul homme qu’en reviendrait la gloire ! quelle injustice !

Non, car toutes ces idées étaient vagues, étaient confuses; elles étaient sans application, il leur manquait quelque chose, et ce quelque chose était tout; c’était la connaissance du pouvoir des pointes.

Mais d’abord Franklin qui en eut l’intuition n’en vit pas toute la portée; il ne parle que d’une expérience à exécuter;

— soit.

Quel est le père de la télégraphie électrique? nous la trouvons indiquée dans un poème latin de Strada, paru en 1617 : naturellement cela ne suffît pas; mais ensuite une lettre publiée dans le Scots Magazine, datée du 1" février 1753, et signée des deux initiales C. M., décrit un appareil; en 1760, Lesage de Genève en construit un; en 1787, Lomond en fait un autre à Paris ; puis viennent les essais de Reiser, de Bettancourt, de François Salva.

Cela est parfaitement vrai, nous avons des documents qui le prouvent; mais de là à la télégraphie électrique utile, avec toutes ses applications, il y a loin ; car à cette époque on ne connaissait que l’électricité statique, et l’électricité dynamique pouvait seule fonder la télégraphie.

Mais alors Volta serait-il donc l’inventeur du télégraphe ? ne devrait-ce pas être à lui qu’appartiendrait le brevet ?

Mais Arago et Ampère ont découvert un phénomène capital, l’aimantation temporaire; mais qui l’a utilisée ? M. Wheastone disait, en 1838, qu’il avait compté soixante-deux prétendants à l’invention de cette application de l’électricité !

Rien de plus curieux, et en même temps de plus em-