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Toujours la même histoire : l’alchimie a préparé la chimie ; l’astrologie a préparé l’astronomie.

Pendant le moyen âge, on trouva l’usage des pertuis répandu en France. Au commencement du quinzième siècle, ils sont convertis en écluses. On attribue cette innovation à deux ingénieurs de Viterbe. De là elle passa en Hollande. Léonard de Vinci appliqua ce système sur les canaux de l’Adda et du Tessin, dans les États de Venise, en le perfectionnant. Dans les premières années du seizième siècle, il l’importa en France, et ce motif le fait passer généralement pour en être l’auteur.

Le télégraphe est connu de toute antiquité; on en trouve l'idée dans l’Iliade, dans Eschyle ; les Gaulois, les Espagnols, correspondaient à l’aide de signaux; Tamerlan se servait de drapeaux pour manifester ses intentions aux villes assiégées. Amontons invente un télégraphe qui est oublié ; l’abbé Chappe renouvelle ses expériences. D’après Robertson, il en emprunte l’idée à son oncle. Pour l’un et pour l’autre, était-ce une réinvention ou un plagiat ?

On dit que l’idée du canal de Languedoc appartient au jardinier de Riquet, qui s’en serait emparé pour la féconder.

Avant la découverte des logarithmes, on se servait pour réduire les calculs de la trigonométrie rectiligne ou sphérique à de simples additions et soustractions, de la méthode prosthaphérétique. On la trouve d’abord décrite dans un ouvrage de Werner de Nuremberg; elle fut imaginée de nouveau, vers 1582, par Tycho et Wittichius; Juste Byrge l’étendit ensuite à tous les cas de la trigonométrie rectiligne et sphérique.

Ils sont dix, ils sont vingt, ils sont cinquante, ils sont mille qui par leurs travaux, par leurs efforts, par leurs idées, ont amené un résultat trouvé un jour par un seul homme.

Est-ce Wall, est-ce Franklin, est-ce Nollet, est-ce Ro-