Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec ma propre pensée, en me remémorant plusieurs propos, qu’aucuns m’avaient tenus, en se mocquant de moy, lorsque je peindois les images. Or, voyant que l’on commençoit à les délaisser au pays de mon habitation, aussi que la vitrerie n’avoit pas grande requeste, je vay penser que si j’avois trouvé l’invention de faire des esmaux je pourrois faire des vaisseaux de terre et autre chose de belle ordonnance, parce que Dieu m’avoit donné quelque chose d’entendre de la pourtraiture, et dès lors sans avoir aucun esgard que je n’avois nulle connoissance des terres argileuses, je me mis à chercher les esmaux, comme un homme qui taste en ténèbres. »

Et le voilà qui tout en exerçant son métier de géomètre, se met à étudier la nature, la géologie qui n’existait pas encore, à ramasser des échantillons, à broyer, combiner, mélanger toutes sortes de substances, et à fondre tous ces mélanges pour parvenir à son but.

Colomb croit qu’en allant toujours à l’ouest il rencontrera l’Asie ; il fait des démarches auprès de toutes les cours de l’Europe ; il court de ville en ville, annonçant sa nouvelle foi ; il plaide sa cause devant tous les tribunaux ; il s’embarque enfin ; un de ses matelots crie un matin : Terre ! Colomb aborde sur une île qu’il croit être le Japon et qui est l’île de Cuba ; suppose que les côtes de Veragua sont près de l’embouchure du Gange, donne aux naturels le nom de Chinois qu’emploient encore les Espagnols pour désigner les Indiens et découvre l’Amérique.

Un coup de vent jette le portugais Pedro Alvarez Cabral sur les côtes du Brésil, et lui ouvre ce magnifique pays.

Galilée voit osciller une lampe, suspendue à un plafond : ces oscillations lui révèlent la théorie du pendule.

Des ouvriers fontainiers s’aperçoivent que l’eau ne peut s'élever dans un corps de pompe au dessus de trente-deux pieds ; Torricelli découvre la pesanteur de l’air.