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dirige les musées, ne pourrait-il pas les multiplier et les compléter. La plupart des villes de province n’ont pas le plus petit établissement ressemblant au Conservatoire des arts et métiers.

Les Facultés de province ont des cabinets de physique, mais ces cabinets sont parfaitement invisibles…

Les bibliothèques publiques ont une administration déplorable. Elles ne contiennent, en province, que très-peu d’ouvrages scientifiques : ce sont les derniers qu’elles achètent. Elles aiment bien mieux faire l’acquisition d’un vieil in-folio que d’ouvrages savants et utiles.

Il y a encore à s’élever contre le désordre qui y règne presque toujours, et dont la Bibliothèque impériale présente un magnifique exemple.

Je ne parle pas du temps que font perdre aux travailleurs les recherches qui s’y font et dont ils sont obligés d’attendre le résultat ; on est bien heureux quand on ne renvoie pas votre bulletin d’une salle dans une autre et quand vous ne passez pas une demi-heure avant d’avoir obtenu le volume demandé, quand on l’obtient[1].

Tous les jours on vous répond : « Monsieur, nous avons tel ouvrage, mais il est égaré, et vous comprenez que nous ne pouvons le faire chercher dans les deux millions de volumes que nous possédons ! »

M. Chassin demande une brochure à la Bibliothèque. On lui répond qu’elle est au cartonnage. Au bout de six mois, il renouvelle sa demande ; on lui fait la même réponse !

Et que d’exemples semblables ! Il n’est pas un travailleur qui n’ait maudit mille fois l’administration de la Bibliothèque !

Autre question : Pourquoi la bibliothèque du Conserva-

  1. Je ne parle pas de mille autres petits ennuis. Pourquoi la Bibliothèque ne s’organiserait-elle pas sur le plan de celle du British Museum ? Serait-ce par amour-propre national ?