un soc, un couteau des mieux aiguisés, un attirail fait de bois d'orme ou de chêne le plus dur, un timon long de huit pieds percé par une tarière, un avant-train ferré, en un inot, une charrue qui fende profondément la terre, qui aille jusqu'au bout et sans que vous perdiez le temps à l'arranger.
Pour presser la terre, apprêtez votre rouleau; pour briser les mottes, aiguisez les dents de la herse. Il faut trouver la houe, la fourche et la brouette, la pioche et la pelle, le croc et le rateau.
N'attendez pas le mois d'Août pour pétrir votre aire avec de la terre jaune, ni pour l'aplanir avec un lourd cylindre. Pour la préserver de la glace, couvrez-la pendant l'hiver; et, pour qu'il ne s'y ferme pas de crevasses, massez-la encore en été ; et neltoyez-la de temps en temps, si vous ne voulez la voir aussi verte qu'une prairie où la demeure d'hôtes fâcheux.
Souvent un mulot a creusé une aire, y a établi son domicile et chargé ses magasins. La taupe et le crapaud et cent autres bêtes hideuses empoisonneront vos grains, si vous ne voulez y prendre garde.
Il y en a qui mettent leurs grains à tremper dans de l'èau de chaux avant de les semer, d'autres les droguent, les humectent et les font gonfler, et ce n'est pas encore assez. S'ils ne font chaque année un nouveau choix de la meilleure semence, ils verront leurs grains dégénérer : ainsi les choses vont toujours en dépérissant.
Songeons cependant à vous indiquer la saison du travail et le moyen de faire une récolte abondante.
Ne perdez pas le temps, après avoir terminé les travaux d'Aoùt; aussitôt que commence le mois d'Octobre, courbé sous votre charrue, l'aiguillon à la main, le soc profondément enfoncé dans la terre, forcez vos grands bœufs à allonger le pas. Plus tôt on la tourne, plus la terre est friable, plus longtemps elle est exposée aux rayons du soleil, plus elle vous rapportera.
Le seigle et le froment doivent être semés avant que l'hiver arrive avec la saison rigoureuse, pendant que le
