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Ma ne za dén de houlen en argant a lakes ém deourn, un dra é hag e zou d’er peur. Peur ous, me gredou héli volanté Doué é takour d’id en argant-sé.

En dud iouank-sé a hum dennas lan a joé, rak m’ou devoé sentet doh ou housians, hag ewé rak m’en devoé er Person reit dehai espérans vad.

Er Person a hras bannein én é barrez er sah e oé bet kollet. Ean er hras er bannein é Gwéned hag ér herieu troa-tro.

Mar a unan douget d’en argant a hias de di er Person, mez hani a nehai ne hellas laret na penaus é oé groeit er sah, na pegement é oé abarh.

Épad en amzer-zé er Person n’ankoéas ket er peh en devoé grateit de Job a de Anna.

Ean el lakas én un dachennig; ean a hras dehou argant eit prenein lonned hag er benhuiger rekis eit labourad. Deu viz arierh ean en démias de Anna.

En neu bried, ken eurus el ma hellent bout, a drugarékas ha Doué hag er Person.

Job e oé poeniour; Anna é oé dalbeh ar dro el lonned


Si personne ne vient récla­mer l’argent que tu déposes entre mes mains, c’est un bien qui appartient aux pauvres. Tu es pauvre, je croirai suivre la volonté de Dieu en te le remettant.

Les deux jeunes gens se re­tirèrent satisfaits, car ils avaient obéi à leur conscience et aussi parce que le Recteur leur avait donné bon espoir.

Le Recteur fit crier dans sa paroisse le sac qu’on avait perdu. Il le fit publier à Van­nes et dans tous les villages environnants.

Plusieurs hommes avides se présentèrent mais aucun ne put indiquer comment était fait le sac et quelle somme il contenait.

Pendant ce temps, le Rec­teur n’oublia pas la promesse qu’il avait faite à Job et à Anna.

Il lui fit avoir une petite ferme; il lui donna l’argent nécessaire pour acheter des bestiaux et les instruments né­cessaires au labourage. Deux mois après il maria Job et Anna.

Les deux époux, aussi heu­reux qu’on peut l’être, remer­cièrent Dieu et le Recteur.

Job était laborieux; Anna était toute entière aux soins