Page:Guyau - Les Problèmes de l’esthétique contemporaine.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III
DES MÈTRES NOUVEAUX. — DE L’HIATUS

Les romantiques n’ont pas seulement modifié le rythme du vieil alexandrin ; ils ont essayé de créer des mètres nouveaux. Plusieurs poètes contemporains, renouvelant les tentatives du seizième siècle, ont écrit des vers de neuf, onze, treize, quatorze, quinze et seize pieds. Ces tentatives ont été généralement faites en dehors de tout esprit scientifique et sans méthode raisonnée.

Rappelons les principes établis plus haut et sur lesquels on doit se régler dans ce genre d’essais : 1o tout vers excédant huit syllabes[1] doit avoir une ou plusieurs césures

  1. Le vers de huit syllabes lui-même a des césures, mais irrégulièrement disposées. La césure typique le coupe pourtant en parties égales :


    L’un à Pathmos, — l’autre à Tyane,
    D’autres criant : — « Demain, demain ! »
    D’autres qui son — nent la diane
    Dans les sommeils — du genre humain (V. Hugo).


    Le rapport des nombres est alors d’une simplicité parfaite : 4 et 4.