tive, sous le rapport physique et abstraction faite de tous les autres rapports, ne peut guère différer d’une hygiène élargie.
Si on demande ce que c’est qu’accroître l’intensité de la vie, nous répondrons que c’est accroître le domaine de l’activité sous toutes ses formes (dans la mesure compatible avec la réparation des forces).
Les êtres inférieurs n’agissent que dans une certaine
direction ; puis ils se reposent, s’affaissent dans une inertie
absolue, par exemple le chien de chasse, qui s’endort
jusqu’au moment où il recommencera à chasser. L’être
supérieur, au contraire, se repose par la variété de l’action,
comme un champ par la variété des productions ; le but
poursuivi, dans la culture de l’activité humaine, c’est donc
la réduction au strict nécessaire de ce qu’on pourrait
appeler les périodes de jachère. Agir, c’est vivre ; agir
davantage, c’est augmenter le foyer de vie intérieure. Le
pire des vices sera, à ce point de vue, la paresse, l’inertie.
L’idéal moral sera l’activité dans toute la variété de ses
manifestations, du moins de celles qui ne se contrarient
pas l’une l’autre ou qui ne produisent pas une déperdition
durable de forces. Pour prendre un exemple, la pensée est
l’une des formes principales de l’activité humaine : non,
comme l’avait cru Aristote, parce que la pensée serait l’acte
pur et dégagé de toute matière (hypothèse invérifiable),
mais parce que la pensée est, pour ainsi dire, de l’action
condensée et de la vie à son maximum de développement.
De même pour l’amour.
Après avoir posé, en termes très généraux, les bases d’une morale de la vie, voyons quelle part il convient de faire en son sein à l’hédonisme ou à la morale du plaisir.
Le plaisir est un état de la conscience qui, selon, les