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besoin de partir, de retourner là-bas, dans sa petite maison sur le bord de la route solitaire.

Elle n’y pouvait plus vivre quelques jours auparavant tant la tristesse l’accablait, et maintenant elle sentait bien qu’elle ne saurait plus, au contraire, vivre que là, où ses mornes habitudes s’étaient enracinées.

Enfin, un soir, elle trouva une lettre et deux cents francs. Rosalie disait : « Madame Jeanne, revenez bien vite, car je ne vous enverrai plus rien. Quant à M. Paul, c’est moi qu’irai le chercher quand nous aurons de ses nouvelles.

« Je vous salue. Votre servante,

« Rosalie. »

Et Jeanne repartit pour Batteville, un matin qu’il neigeait, et qu’il faisait grand froid.