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partement ; et une colère semblait le soulever. Il ne répondit point d’abord ; puis, au bout de quelques secondes, s’arrêtant : « Qu’est-ce que tu comptes faire de cette fille ? »

Elle ne comprenait pas et regardait son mari : « Comment ? Que veux-tu dire ? Je ne sais pas, moi. »

Et soudain il cria comme s’il s’emportait : « Nous ne pouvons pourtant pas garder un bâtard dans la maison. »

Alors Jeanne demeura très perplexe ; puis, au bout d’un long silence : « Mais, mon ami, peut-être pourrait-on le mettre en nourrice » ?

Il ne la laissa pas achever : « Et qui est-ce qui paiera ? Toi sans doute ? »

Elle réfléchit encore longtemps, cherchant une solution ; enfin elle dit : « Mais le père s’en chargera, de cet enfant ; et, s’il épouse Rosalie, il n’y a plus de difficultés. »

Julien, comme à bout de patience, et furieux, reprit : « Le père !… le père !… le connais--