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» L’enfant de mon amour s’éteindre,
» Avant l’heure, loin de mes bras.
» Va, de tous les biens de la terre,
» J’ai pris ce qu’elle a de meilleur :
» La sainte amitié d’une mère,
» Et le tendre regard d’un père
» Pressant sa fille sur son cœur. —

» Mais ce père ! —

» Mais ce père ! —Oh ! je sais, il pleure ;
» Sa douleur est mon seul effroi,
» Car rien ne manque à ma demeure,
» Et ses chants viennent jusqu’à moi.
» Il comprend la vie éternelle
» Où plus tard je l’introduirai ;
» Je crois la promesse immortelle,
» Je l’entends et le reverrai. »

Disant ces mots, cette jeune ombre,
Comme un rêve s’évanouit ;
Le temple était devenu sombre,
Le silence augmentait la nuit ;
La croix régnait sur cet empire,
Et le tendre agneau, sous ses pieds,
Avec douceur semblait sourire
À tous ces fronts humiliés :