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Quand on charme, qu’on plaît, se souvient-on qu’on aime ?
Hélas ! Arthur encor n’est pas sacrifié t
Mais par ce faible cœur comme il est oublié !
Il fuit, et, traversant une foule agitée,
Va cacher la douleur d’une âme révoltée :
Un boudoir s’offre à lui, réduit mystérieux
Où l’amour quelquefois évite tous les yeux,
Et dans la solitude entraînant sa conquête,
Pour échanger un mot se dérobe à la fête ;
C’est là que, poursuivi par un cruel destin,
De la danse il écoute encor le bruit lointain,.
Qu’il devine les pas, les mots de l’infidèle,
Qu’il jure de mourir ou de s’éloigner d’elle^
Bientôt le bruit s’apaise, et la danse a cessé.
Arthur respire enfin : tout-à-coup, empressé,
Un homme, sans le voir, entre dans son asile ;
C’est Belmon, son rival ! de fureur immobile,
Arthur l’observe et lit le triomphe en ses traits ;
Le fat après lui traîne un de ces indiscrets,