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Airs divins, dont Pasta comprit tous les secrets,
Et qui du bal encore augmentent les attraits ;
C’est par eux, de nos jours, que la danse ennoblie
Prend un parfum d’amour et de mélancolie,
Et, laissant quelquefois son antique gaîté,
Mêle à ses jeux brillants la tendre volupté.
Sans eux l’âme d’Arthur, et plaintive et souffrante,
Aux plaisirs de ce jour restait indifférente ;
Mais des sons aussi doux avec lui sont d’accord ;
Il renaît, se confie et s’avance. O transport !
Elle est là ! seule encor ! la danse commencée
À ses rêves d’amour un instant l’a laissée ;
Pensive, elle respire avec un doux soupir
Le bouquet dont Arthur se plut à l’embellir :
Elle a levé les yeux ! c’est lui ! bonheur suprême !
Et son regard lui dit : « Voyez si je vous aime !
» Je ne pensais qu’à vous ! que vous arrivez tard ! »
Et près d’elle sa main, comme par un hasard,
Se posant, lui montrait la place inoccupée ;
Mais des plus doux moments l’espérance est trompée,