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Le Romain aux faux dieux, lui-même s’est troublé,
D’une sombre vapeur l’univers s’est voilé ;
Des prodiges aux cieux, et l’effroi sur la terre,
Ont au monde interdit révélé le mystère.

Il n’est plus temps ! bientôt tout doit être accompli.
Accourez maintenant, Joseph d’Arimathie,
Le corps divin attend, pour être enseveli,
Vos mains et vos parfums ! Oh ! quelle sympathie
S’éveille à votre nom, créature choisie !
Homme noble, sensible et fidèle au tombeau !
Dans cet horrible jour que votre sort fut beau !
Quel soin vous partagiez avec ces saintes femmes
Autour de cette croix ! Pauvres cœurs, nobles âmes !
Ah ! pour nous consoler dans ces jours de fureur,
Où Satan, enivré, de Dieu se croit vainqueur,
Toujours il apparaît un juste qui proteste
Contre le mal commis, nous montre un front céleste,
Foule à ses pieds le monstre, et fait voir au damné
Qu’au démon l’Univers n’est pas abandonné.