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VI.

LES RAMEAUX


Si le ciel m’eût fait naître en ces temps, ô Jésus,
J’aurais été, j’espère, aussi de cette fête !
J’aurais, suivant les pas des peuples accourus,
Brisé les beaux palmiers pour en couvrir ta tête ;
J’aurais aussi porté le rameau dans mes mains,
Jeté mes vêtemens au milieu des chemins,
Et, me mêlant au chœur des enfans et des femmes,
Crié : Gloire et salut au Sauveur de nos âmes !
Le voilà descendant du mont des Oliviers,
Et de Jérusalem reprenant les sentiers !
Qu’il devait être beau, ceint de son auréole,
Au milieu de ce peuple ému de sa parole !
C’est le dernier triomphe avant le jour maudit.
Notre Jésus le sait, et sa mélancolie
Au milieu de ce peuple est douce et recueillie ;
L’heure est déjà marquée et le jour est prédit.