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» Pareil ; sur cette mer, à ces navigateurs
» Qui devinent un monde, à la brise des fleurs.
» De la muse du siècle aimant la voix divine,
» Il vint à son autel, attentif et rêveur ;
» Il savait ses secrets et tous ses chants par cœur,
» Que l’on pesait encor les vers de Lamartine.
» Il n’avait pas l’esprit aux froides fictions,
» Qui prend l’entêtement pour des convictions.
» Au-dessus des dédains d’une vaine critique,
» À la voix de Chactas il devint romantique ;
» Son génie, à l’étroit en ces terrestres lieux,
» Vers un monde caché s’élançait curieux,
» Sans cesse tourmenté de l’imposant mystère
» Que le Ciel a voulu dérober à la terre. »
Oh ! dans nos jeunes ans passés, combien de fois
Je le surpris croyant entendre cette voix !
D’un inquiet pourquoi tourmentant la nature !
Essence désormais intelligente et pure,
Tu le sais aujourd’hui ce mot de l’univers,
Dont ta muse approcha de si près dans tes vers.
Anges aux pieds divins, aux éclatantes ailes,
Vous conduisez ses pas aux voûtes éternelles ;
Et tu vois en pitié, sans doute, ces combats
Et les soins qu’à nos cœurs tu laisses ici-bas.